Introduction
Les ambassades étrangères opérant en Israël rencontrent fréquemment des difficultés lorsqu’il s’agit de comprendre les droits relatifs aux congés et aux jours fériés de leurs employés israéliens. Ces difficultés concernent principalement les droits à la rémunération pendant les jours de fête ainsi que les congés pour le personnel local. Les lacunes en matière de connaissances peuvent entraîner des frictions avec les employés, des malentendus concernant les obligations légales et des problèmes potentiels de conformité.
Au fil des années d’expérience avec diverses ambassades, nous avons constaté à plusieurs reprises que, malgré leur volonté de se conformer pleinement à la loi, des différences de pratiques professionnelles et un manque d’informations peuvent créer des tensions avec les employés israéliens. L’objectif de cet article est de combler ces lacunes d’information en expliquant clairement les droits des employés selon la législation israélienne, d’aider les ambassades à éviter des coûts inattendus et de garantir un traitement juste et conforme à la loi pour leur personnel local.
Comprendre ces règles est essentiel pour maintenir des relations positives entre employeurs et employés et pour éviter tout litige juridique pouvant découler d’un non-respect de la législation du travail israélienne.
Les droits des employés résidents israéliens en matière de rémunération pendant les fêtes juives sont définis par la loi israélienne. Ces droits ne peuvent pas être annulés par un contrat de travail, même lorsque l’employeur est une ambassade étrangère. Cet article présente les principales dispositions applicables à l’emploi local, quelle que soit la nationalité de l’ambassade. Nous avons également inclus des exemples concrets afin d’illustrer les situations les plus fréquentes rencontrées par les ambassades.
Jours fériés reconnus en Israël
Selon la loi israélienne, les jours suivants sont reconnus comme jours fériés officiels :
- 2 jours de Rosh Hashanah
- Yom Kippour
- 2 jours de Souccot
- 2 jours de Pessah
- 1 jour de Shavouot
- 1 jour de Yom Haatsmaout (Jour de l’indépendance)
Ces neuf jours constituent le calendrier officiel des jours fériés qui affecte les droits des travailleurs. Durant ces jours, les employés ne travaillent pas mais perçoivent leur salaire habituel. Si une fête tombe un samedi, aucun paiement supplémentaire n’est requis.
En dehors de ces jours, d’autres jours commémoratifs ou religieux sont observés en Israël (Jour de Jérusalem, jeûne de Guedalia, Lag BaOmer, jours de mémoire, etc.). Ces jours n’ouvrent pas droit à un congé payé.
La loi israélienne réglemente également les horaires de travail la veille des fêtes. Une journée de travail complète à la veille d’un jour férié comprend 7 heures, et le salarié reçoit son salaire complet pour cette journée. Toutefois, dans la pratique, la plupart des employeurs en Israël permettent aux salariés mensuels de travailler 5 heures tout en percevant une journée complète de salaire. Pour les salariés horaires, après 5 heures de travail, deux heures supplémentaires peuvent être payées – mais cela dépend de la politique de l’employeur, sauf s’il existe une pratique établie au sein de l’ambassade.
Droit au paiement des jours fériés
Les droits des employés varient selon qu’ils reçoivent un salaire mensuel fixe ou qu’ils soient rémunérés à l’heure, à la journée ou au contrat. Cette distinction est essentielle pour comprendre leurs droits durant les jours fériés.
Employés salariés mensuels (Employés à salaire mensuel fixe)
Un employé qui reçoit un salaire mensuel fixe continue de percevoir son salaire habituel, même lorsque des jours fériés ont lieu durant le mois. Puisque sa rémunération est basée sur un montant mensuel constant, il n’a pas droit à un paiement supplémentaire pour les jours de congé.
Exemples :
• Sarah travaille comme coordinatrice administrative à l’ambassade de Neverland à Tel-Aviv. Elle gagne 10 920 ₪ par mois (60 ₪ × 182 heures). En septembre, qui comprend deux jours de Rosh Hashanah et Yom Kippour, elle perçoit toujours 10 920 ₪, même sans travailler ces jours-là. La veille de Yom Kippour, elle ne travaille que 7 heures (voire 5 heures si l’employeur l’autorise) tout en recevant son salaire complet.
• Leah travaille à temps partiel comme secrétaire et perçoit 5 000 ₪ par mois pour 4,5 heures par jour. En septembre, elle reçoit la totalité de son salaire même si elle ne travaille pas pendant les jours fériés.
Employés à l’heure, à la journée ou au contrat (Salariés horaires ou journaliers)
Un employé payé à l’heure ou à la journée a également droit à un paiement pour les jours fériés s’il remplit deux conditions :
Il a travaillé pour l’ambassade pendant au moins trois mois.
Il ne s’est pas absenté immédiatement avant ou après le jour férié (sauf accord préalable).
Exemples :
• David travaille comme agent de sécurité et gagne 60 ₪ par heure pour 8 heures (480 ₪ par jour). Employé depuis plus de trois mois, il a droit à 960 ₪ (480 ₪ × 2) pour les deux jours de Pessah, même s’il ne travaille pas, tant qu’il est présent le jour précédent et le suivant.
• Moshe travaille également comme agent de sécurité mais n’est employé que depuis deux mois. Il ne remplit donc pas les conditions et n’a pas droit à un paiement pour les jours fériés qu’il ne travaille pas.
Exemple pour un salarié horaire :
• Rachel travaille comme traductrice dans une ambassade d’Amérique latine. Elle gagne 60 ₪/h pour 6 heures par jour. Le jour de Yom Haatsmaout, même si l’ambassade est fermée, elle a droit à 360 ₪ (60 ₪ × 6 heures). La veille, elle doit travailler normalement, mais l’employeur peut l’autoriser à ne travailler que 5 heures.
Employés non juifs (Salariés non juifs)
Des règles particulières s’appliquent aux employés non juifs. L’ambassade n’est pas tenue de payer à la fois les jours fériés israéliens et ceux de la religion de l’employé. Dans ce cas, l’employé choisit le calendrier qu’il préfère.
Exemple :
• Mohammed, employé musulman, peut choisir d’être payé pour les fêtes israéliennes ou pour les fêtes islamiques comme l’Eid al-Fitr ou l’Eid al-Adha. En général, il choisira les fêtes israéliennes car elles sont plus nombreuses.
Conséquences pratiques pour les ambassades
Malentendus fréquents
Beaucoup d’ambassades étrangères supposent d’emblée que la législation israélienne du travail est similaire à celle de leur pays d’origine ou conforme aux pratiques diplomatiques internationales. En réalité, le droit israélien prévaut toujours pour les employés locaux.
Ce malentendu peut entraîner des litiges juridiques, mais aussi détériorer les relations avec les employés. La clé pour éviter ces problèmes est la transparence et la communication : expliquez clairement, dès l’embauche, les droits des employés selon la loi israélienne et comment l’ambassade les applique.
Points importants à considérer
Contrats de travail
Il est toujours recommandé de s’assurer que les contrats de travail sont conformes à la législation israélienne. Les tribunaux du travail ont tendance à protéger les employés : un employeur peut être contraint d’indemniser un employé même sans preuve de dommage, simplement en raison d’erreurs techniques dans le contrat.
De plus, si les salaires sont versés en devises étrangères, cela peut avoir des conséquences supplémentaires liées aux taux de change et aux transferts internationaux.
Politiques spécifiques de l’ambassade
La loi israélienne constitue la base minimale des droits, mais certaines ambassades ont des politiques internes qui offrent des avantages supplémentaires. Si ces politiques sont appliquées régulièrement, elles deviennent juridiquement contraignantes. Il est donc recommandé de vérifier quelles procédures existent déjà, même si elles ont été instaurées par un précédent ambassadeur.
Demande de clarification
Si l’ambassade a des doutes sur l’application de la loi dans un cas particulier, elle devrait consulter le département des ressources humaines ou des experts israéliens en paie et droit du travail. La gestion des salaires, des impôts et des autorités israéliennes peut nécessiter une expertise spécifique.
Summary
Comprendre les droits des employés israéliens en matière de jours fériés est crucial pour les deux parties :
Pour les ambassades, cela garantit la conformité légale, évite les litiges et favorise de bonnes relations de travail.
Pour les employés, cela assure un traitement équitable et une rémunération appropriée.
Une communication claire dès le début de la relation de travail permet d’éviter les malentendus culturels ou juridiques. Il est également conseillé d’envoyer un e-mail collectif avant chaque fête pour informer les employés des jours de travail, des horaires et des attentes précises.
En suivant ces recommandations, les ambassades étrangères peuvent appliquer correctement la loi israélienne tout en maintenant un environnement de travail efficace, transparent et respectueux.


